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Comment expliquer la faible évolution de l'indice salaire GC ?

Dans le contexte actuel de guerre en Ukraine, où les prix des matières premières et des carburants flambent de façon incontrôlée, beaucoup de questions nous parviennent, liées à la variation des prix, la composition des index, etc.

Nous vous proposons plusieurs clés de compréhension, parmi lesquelles l'explication fournie par l'INSEE sur la faible évolution de l'indice salaire Génie Civil et son écart avec l'indice salaire Construction.

« Les indices de coût horaire du travail sont produits en rapportant la masse salariale (et les cotisations dues) au volume d’heures de travail rémunéré correspondant, tous deux calculés trimestriellement à partir des données de déclarations sociales effectuées par les employeurs. Afin d’en limiter la volatilité, ces indices sont ensuite lissés sur quatre trimestres avant d’être mensualisés.

L’indice relatif au génie civil correspond à celui calculé pour la division 42 (« Génie civil ») de la nomenclature d’activités françaises. Celui relatif à la construction est calculé pour l’ensemble des divisions 41 (« Construction de bâtiments »), 42 (« Génie civil ») et 43 (« Travaux de construction spécialisés »).

Le recours au chômage partiel pendant la crise sanitaire, proportionnellement moins élevé dans le génie civil que dans le reste de la construction, induit mécaniquement une moindre dynamique des salaires horaires moyens dans le premier de ces deux secteurs.

En effet, le recours au chômage partiel, qui a certes bondi dans le génie civil lors du premier confinement (donc principalement au premier trimestre et encore bien plus au deuxième trimestre 2020), a été proportionnellement encore plus massif dans le reste du secteur de la construction. Bien que dans des ampleurs nettement moindres qu’au pic de la crise du premier confinement, ce constat demeure vrai fin 2020 et tout au long de l’année 2021.

Cette différence explique en partie l’écart de dynamisme des salaires horaires moyens entre ces deux secteurs à partir de début 2020. Le lissage des indices sur 4 trimestres avant mensualisation implique que l’effet du premier confinement sur cet écart de dynamisme se diffuse jusqu’au début 2021, avant de se résorber légèrement au printemps 2021.

Au second semestre 2021, le recours au chômage partiel retrouve peu à peu des niveaux comparables à ceux d’avant-crise.

Ces constats sont cohérents avec la légère baisse sur deux ans de l’indice du génie civil et le dynamisme plus élevé, de plusieurs points, de l’indice dans la construction sur la même période.

Enfin, et en tout état de cause, compte tenu des conditions très particulières de fonctionnement de l’économie durant la crise sanitaire et de la grande diversité des situations des entreprises face à cette crise, il est possible que l’indice initialement retenu aux fins d’indexation de contrat reflète moins fidèlement les variations de coûts subies par les contractants dans certains cas et que les données sous-jacentes à la construction de cet indice soient sujettes à plus forte révision que d’ordinaire ».

 

Sur le sujet de la variation des prix, n’hésitez pas également à consulter les actualités concernant : 

  • les outils pour comprendre et suivre l'évolution des index Travaux Publics
  • le flash TP de la FNTP du 9 mars 2022, sur les actions menées au niveau national pour essayer de pallier les conséquences économiques de la guerre en Ukraine sur le quotidien des entreprises.

Vous pouvez également vous inscrire au webinaire « Prix, variation des prix et paiement dans les marchés publics », animé par Valérie Baillat, Directrice adjointe des affaires juridiques à la FNTP, qui aura lieu le mercredi 23 mars de 14h30 à 16h.

 

Retrouvez toutes les ressources publiées dans le contexte de la guerre en Ukraine ici.